Theana Harrow Petit nouveau
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| Sujet: [roman] Le Monde Oublié Mer 28 Aoû - 16:36 | |
| Bonjour, j'ai commencé à écrire un roman, qui se nomme "Le Monde Oublié". Voici les deux premiers chapitres: - Chapitre 1: Olson Chevalier au loup:
I Olson, chevalier au loup
Le vieil homme ouvrit la porte et entra dans le grand salon. Il s’approcha du miroir qui se situait face à lui et regarda sa silhouette mince et trapue en soupirant. Puis, il s’assit dos au miroir, dans le grand fauteuil orné de décorations vieilles et chargées. Il prit ensuite le livre de magie noire qui se tenait sur la petite table devant lui, jeta un coup d’œil furtif vers la porte et, finalement, reporta son attention sur les pages froissées de l’œuvre littéraire. Soudain, un vent frais fit claquer la porte et fit tourner les pages de son livre. Il mit la main sur le poignard qu’il portait et regarda pour la énième fois, la porte. Elle était ouverte et il pouvait apercevoir le couloir vide qui se trouvait de l’autre côté. Le vieillard regarda ses mains et vit qu’elles tremblaient. Finalement, il parvint à surmonter ses peurs et réussit à sourire avant de lancer, d’une voix enrouée : « Je vous attendais maître Olson… Mais plutôt du côté de la porte.» Seul le silence lui répondit. Il se retourna donc vers le miroir rapiécé. En effet, devant celui-ci, un tout petit homme dépoussiérait ses habits, un rictus aux lèvres. Il devait faire environ 39 pouces et ne paressait pas trop vieux mais devait avoir au moins 80 ans. Le gnome portait une petite barbe bien taillée ainsi qu’une cape et des habits de chevalier. Le dénommé Olson s’avança vers le vieillard et le regarda avant de dire : « La magie du miroir, Narco… Ce doit être une des seules magies que tu ne connais pas… -En effet… murmura celui-ci, apeuré par la voix de son maître, et que me vaut l’honneur de votre visite ? Vous ne me l’avez pas précisé dans votre lettre. » Olson ne répondit pas et alla s’assoir sur un fauteuil plus spacieux que celui de Narco. Puis, il toussota et laissa apparaître son épée taillée à sa taille. Narco Femn regarda la porte, afin de trouver un plan pour s’enfuir mais celle-ci était fermée et le gnome le regardait, un sourire triomphant sur le visage. Il se racla la gorge et annonça d’une voix grave : « Bien, commençons par le début… Depuis que votre fils est mort de ma main, vous vous êtes entièrement dévoué au Conseil de l’armée de l’est… Donc, mon propre Conseil dont je suis le dirigeant légal. Pouvez-vous me dire pourquoi ? -Et bien… bafouilla l’homme, indécis, je… je me suis dit que… que cette… ce conseil était ma patrie et que mon fils a été tué légalement… en tant que déserteur et meurtrier, il était normal qu’il meure. Alors, j’ai décidé de prendre ce chemin… cette voie… -Vous semblez fort mal à l’aise, mais peu importe, cela ne fait que préciser mon enquête. Coupa Olson, ne quittant pas son sourire triomphant. Néanmoins, le Conseil n’accepte pas les gens que l’on appelle des traîtres. Cela fait trop longtemps que ça dure. Pour qui travaillez-vous ? -Je… Je ne comprends pas, s’exclama le vieillard en reculant le plus possible dans son fauteuil. -Je n’aime encore moins les menteurs… » Le Gnome s’avança, dégaina son épée et le pointa sur sa gorge. Le vieillard versa une goutte de sueur, se mêlant à son sang qui commençait à couler sur le tapis rouge. « Les traîtres comme toi doivent mourir. » Olson enfonça de plus belle la lame dans le cou du père d’un meurtrier et l’acheva. La tête tomba sur le sol et le gnome baissa la tête vers l’homme qu’il avait toujours regardé d’en bas. Puis, il se dirigea vers le miroir et partit. Il faisait nuit lorsque le gnome arriva en chevauchant au camp de l’armée de l’est. Il attacha son cheval à l’une des barrières entourant la partie centrale du camp et se dirigea vers sa tente, l’épée maculée de sang à la main. Il rentra dans sa maison de toile en soupirant et regarda la femme qui se tenait devant lui. Il lui sourit et l’enlaça dans ses bras, malgré sa petite taille comparé à la femme. Elle était brune et ses yeux verts et doux semblaient émouvoir le monde entier, tant leur tendresse était profonde. « Olson… murmura-t-elle -Oui Mirral, je suis rentré. » Sur ce, il l’embrassa tendrement et elle répondit à son baiser. Enfin, ils arrêtèrent et Olson posa son épée sur une table, avant de s’assoir dans un fauteuil. Il alluma sa pipe et prit la peinture qui se tenait sur une étagère emplit de livres. Elle représentait une petite fille aux cheveux blancs et aux yeux bleus foncés. Il regarda Mirral et lui dit : « J’aurais tant aimé que tu la connaisse… Aëll. Je la considérais comme ma propre fille… -Je sais Olson, je sais, murmura-t-elle -Elle était si innocente, si sensible, je sais que je ne supporterais pas plus qu’elle si je savais qu’ils lui faisaient du mal… » Il souffla une bouffée d’air et soupira. Soudain, tous les souvenirs lui revinrent, c’est comme si il était là, dans cette forêt, non loin d’un village incendié… Olson arrêta son cheval. Il venait de percevoir des cris, et maintenant qu’il regardait mieux, il percevait du rouge… Le sang ? Le feu ? Sûrement les deux, pensa-t-il. Il sauta d’un bond et accrocha son cheval à un arbre, non loin du village qui, maintenant il en était sûr, avait été attaqué. Il voulut s’approcher, mais à ce moment-là, il fut pris de vertiges. Le feu l’avait toujours opprimé. Il s’arrêta brusquement à travers les arbres serrés de la forêt, et s’assit, les mains tremblantes. Enfin, il put se relever et remarquer l’atrocité de la scène. Du village, il ne restait plus que des ruines, des habitants, il ne restait plus que des cadavres. Il avait dû rester évanoui trop longtemps. « Je suis arrivé trop tard…murmura-t-il Je suis arrivé trop tard ! » Il avait dit ces derniers mots en hurlant sa rage et son désespoir, puis, il voulut chercher des survivants mais la chaleur lourde l’empêchait de faire un seul pas. Finalement, il alla se reposer contre un arbre et, un instant, il fut pris de haine pour le monde entier. Il parvint à enfin se relever et il décida de chercher courageusement dans les cendres et les ruines. Il eut de la chance car la chaleur commençait déjà à se dissiper, mais l’odeur, elle, ne semblait pas trop vouloir quitter ce village qui, en quelques heures, étaient devenu un cimetière. Il marcha donc dans les cendres, on prenant soin de soulever chaque pierre, chaque planche de bois. Enfin, il crut percevoir un pleur. Il courut jusqu’au bruit et là, il vit des survivants. Ou plutôt, une survivante. Elle devait avoir pas plus de 4 ans et c’est elle qui pleurait, ses cheveux blancs tâchés de cendres et ses yeux bleus brouillés par les larmes. Il vit tout de suite la raison de ses pleurs car il aperçut qu’elle était affalée sur quelqu’un. C’était une femme, aux cheveux noirs de jais et aux yeux bleus, sans vie. Il s’agenouilla près de la tête de la femme, posa ses doigts sur les paupières et ferma ses yeux bleus à jamais. Il remarqua tout de suite que la fillette avait arrêté de pleurer. Il remarqua aussi que ses larmes continuaient de couler toutes seules. Elle se leva, prit l’épée de bois qu’elle avait à sa ceinture et la pointa sur le cœur du gnome. Ce dernier se leva, malgré l’odeur du feu, et vit que la fillette était à peine plus petite que lui. Olson soupira et lui dit : « Ne t’inquiète pas. Je suis de l’armée de l’Est, notre modeste camp n’est pas loin de la frontière ennemie, je vais t’y amener… Mmh… Au fait, quel est ton prénom fillette ? » La fillette ne répondit pas tout de suite mais elle sembla moins méfiante et elle baissa un peu la garde de son épée de bois. Finalement, elle dit d’une voix rauque et cassée : « Aëllicia. C’est le nom que maman m’a donné. Elle m’a dit que cela voulait dire Espoir en Ancien Elfe. -Je vois, dit-il en souriant, c’est un très joli nom, moi, c’est Olson, et tu peux baisser la garde de ton épée, ces pirates ne viendront plus, et je suis ton ami. -Ce ne sont pas des pirates, cria Aëll d’une voix dure, c’est l’armée d’un chef assoiffé de sang, qui veut être à la tête du Monde Oublié. J’ai entendu dire qu’il venait d’un continent, loin d’ici, qu’il a nommé le Nouveau Monde. » Le gnome ne dit rien et il décida de prendre la femme, afin de la mettre là où les morts vont. Il la mit sur ses épaules et finalement, lui dit : « Je vais lui faire une plateforme… Tu peux me dire où elle voudrait être ? -La forêt, murmura Aëllicia. Dans la forêt, viens, je vais te montrer » Et elle la conduisit à un arbre, non loin d’un ruisseau. C’était le plus gros arbre de la forêt, le plus majestueux, et de loin, le plus vieux. Il semblait y avoir déjà une plateforme. Il monta la femme en haut de l’arbre, et là, il vit qu’il y avait un corps. Il devina tout de suite que c’était celui du père. Il posa la femme, récita une prière au nom du dieu de la forêt et redescendit. Ainsi, cette fille n’avait plus de famille. Mais bientôt, il se l’était juré, elle allait en avoir une. Après avoir chevauché toute la nuit vers le nord, ils arrivèrent au camp à l’aube. Durant le voyage, ils avaient eu le temps de parler et désormais, Aëllicia avait entièrement confiance en Olson. Après la réunion du conseil, il s’avéra qu’il pouvait la garder. C’est ainsi qu’à eux deux, ils firent une petite famille. Ils vécurent longtemps ensemble, la jeune fille semblait apprendre vite les enseignements de son père adoptif et elle fut assez vite forte pour tirer à l’arc. Bref, leur vie était tellement bien qu’ils en oublièrent le chef assoiffé de sang dont elle avait parlé. Mais un jour, le drame éclata. Au beau milieu de la nuit, Olson entendit un cri. Il se précipita dans la tente d’Aëll et là, il vit un homme, un jeune homme. Ce dernier s’écria : « Tu vois, tu n’es même pas capable de protéger ta fille ! J’espère que tu te souviendras de moi et de cette leçon ! Mon nom est Carl. Carl Femn. Si tu essais de la chercher, je te tue. » Après ces paroles, il était entré dans le miroir, avec la fille inerte dans ses bras, et avait disparu. Olson ne s’en remit jamais. Chaque jour, il voulait aller la sauver. Mais comment pouvait-il savoir où commencer ses recherches ? Quelques années plus tard, il avait rencontré Mirral et avait appris la magie du miroir. Puis, un soir, le jeune homme revint. C’est du moins ce qu’il pensait. Olson le tua. Malheureusement, il s’avérait être son frère. Il était connu dans le Nouveau Monde et dans le Monde Oublié comme le meilleur meurtrier. Il se nommait Farn Femn. Olson n’avait pu s’empêcher de verser une larme. A chaque fois qu’il regardait la peinture qu’il avait faîte d’elle, il se remettait à haïr et à éprouver de la colère tandis que son cœur se chargeait de remords. Mais à chaque fois, Mirral s’approchait de lui et le prenait dans ses bras, comme cette fois. Le Gnome se leva et sortit, il se dirigea ensuite vers la petite cascade et mit sa tête sous l’eau. Il avait besoin de réconfort, certes, mais il avait aussi besoin de se réveiller de ce cauchemar, de se vider. Cela marchait quelques fois. Mais cette fois, aucun résultat ne se fit apparaître. Il avait beau remettre et remettre encore la tête sous l’eau, rien n’y faisait. Il comprit alors qu’il était trop tard. Cette fois, il allait devoir résister à son passé douloureux et combattre le futur sans pitié. Il ne voulait plus de ces souvenirs. Son enfance, son adolescence, tout l’oppressait et il ne se sentait presque jamais tranquille. Olson secoua la tête et sentit les gouttes froides descendre le long de son corps, et rentra dans sa tente. Mirral était déjà couchée et semblait dormir. Il la regarda un instant et comprit immédiatement qu’il ne la quitterait jamais, puis il détourna son regard et se déshabilla avant de se mettre dans le lit. Après avoir murmuré un je t’aime à Mirral, il se retourna et essaya de s’endormir. Au bout d’une heure environ, il y parvint et se retrouva dans le monde des rêves. Après une nuit agitée, il se réveilla. Mirral était déjà debout et préparait le repas en chantonnant une chanson de guerrier, d’un air heureux. Puis elle se retourna vers Olson et lui dit : « Mon amour… Je suis enceinte » Le gnome ne put contenir sa joie. Il sauta au cou de sa femme et l’embrassa tendrement avant de dire : « C’est merveilleux mon ange, merveilleux ». L’armée de l’est avait installé son camp, non loin de la frontière ennemie, avec la ferme intention de les attaquer. En effet, Liénorr, roi de la terre du feu, dirigeait une armée impitoyable qui attaquait souvent le pays de l’est, afin de le posséder et continuer leur guerre dans tout le Monde Oublié. Le pays de l’est était dirigé par le roi Edgar, un humain qui avait dépassé la moitié de sa vie mais qui était d’une grande bravoure. Il avait une armée surtout constituée d’humains mais il y avait quelques exceptions, comme Olson, un gnome, mais surement l’un des meilleurs combattants de l’armée. L’armée ennemie, elle, était constituée essentiellement de nains, une race légèrement plus grande que les gnomes, et aussi moins agiles. Néanmoins, les nains étaient dotés d’une grande force et couraient très vite sur d’assez longues distances. Edgar et ses troupes ne faisaient que se défendre depuis des années, et décidèrent d’agir. Depuis plusieurs années, ils réfléchissaient et il était temps de commencer à établir un plan sur la façon de venger le pays de l’est. Edgar trouva enfin une solution : attaquer Laos à l’automne, quelques mois après. Pendant un moment, il fallut faire les préparatifs, préparer les montures, essentiellement des chevaux ainsi que des loups, aiguiser les armes, faire briller les armures et préparer l’armée à cette attaque. Olson, lui aussi, s’affairait à entraîner son loup Ailgar qu’il n’avait pas monté depuis des années. Il s’occupait aussi de dessiner les plans d’attaque avec le roi et de trouver le meilleur moyen : traverser les montagnes, afin d’éviter les volcans qui entouraient le passage ainsi que d’être trop à découvert. De plus, cette façon de se rendre sur la terre du feu permettait à l’armée de se trouver juste au-dessus de Laos, le château et la capitale des ennemis. Et enfin, la guerre imminente arriva. C’était le premier jour d’automne, les feuilles rougissaient presque à vue d’œil et surtout, une trompe de guerre réveilla Olson. Il se leva, d’un bond, et mit son armure en hâte, avant d’embrasser Mirral qui avait les yeux rougis. Le gnome présuma qu’elle avait pleuré toute la nuit. Il lui lança un dernier sourire avant de sortir hors de sa tente, l’épée de cristal bleu à la main. Puis, il se dirigea vers son loup Ailgar et le sortit de sa cage. Ce dernier poussa un grognement féroce avant de venir se frotter contre son maître, tous crocs dehors, près pour l’ascension dans les montagnes. Le chevalier sourit à son loup et monta sur lui. Il éprouva un grand plaisir de remonter sur son dos, après toutes ces années sur un cheval. En effet, cela avait une grande différence. Contrairement au cheval, le loup était gros et ses muscles se voyaient parfaitement. De plus, lorsqu’il marchait, il ne sentait même pas la présence de quelqu’un sur son dos et il avançait donc normalement en faisant de grand pas afin d’aller plus vite. Tout ça, Olson l’aimait et il trouvait toujours que le loup était beaucoup mieux que le cheval. Olson caressa son loup avant de rejoindre le roi Edgar et son homme de main, un jeune homme qui ne montrait presque jamais son visage. D’après les souvenirs d’Olson, il était brun. D’après ceux de Mirral, il avait les cheveux châtains clairs. Il le regarda donc et celui-ci lui lança un regard froid et distant. Olson haussa les épaules et jeta un œil derrière lui afin de voir si l’armée était au complet. Le roi hocha la tête et il lança un « hiaaaa » qui déchira la foule. Et ainsi, l’armée s’élança en foulant l’herbe jaune de la plaine qui s’étendait d’Alinoê aux montagnes qu’ils devaient traverser. Il devait être plus de trois heures lorsqu’ils arrivèrent au pied des montagnes. L’armée s’arrêta ici et prépara le campement, puis une petite troupe dût partir en reconnaissance afin de trouver de l’eau, rare dans cette partie du pays, ainsi que voir si un chemin permettait de traverser les montagnes. Finalement, deux heures plus tard, ils revinrent avec de l’eau mais dirent ne pas avoir vu une seule trace serpentant dans les pentes de cailloux. Enfin, chacun s’en retourna vers sa tente et s’endormit pour être en forme le lendemain, jour de l’ascension. Le lendemain, le plan ne se passa pas comme prévu. Olson et probablement toute l’armée furent réveillés par une trompe de guerre beaucoup plus grave que leur propre son. Ils se mirent tous sur pied et sortirent presque tous au même moment pour voir ce que cela signifiait. Le gnome ne mit pas longtemps avant de voir la terreur qui arrivait. C’était une armée. Une longue armée qui venait de l’est, qui venait du passage entouré de volcans. C’était l’armée du roi Liénorr. Il passa son armure en hâte et prit son épée ainsi que son arc, sa dague et son poignard. Il monta ensuite sur Ailgar et s’élança aux côtés de son roi. Puis, le roi, rendu nerveux par ce changement de plan, se tourna vers l’armée et lui annonça d’une voix stressée: « Soldats, amis, chevaliers, élèves, famille, vous êtes mon sang, je suis votre chair, vous êtes mes mains, je suis vos yeux. Aujourd’hui, vous ne vous battez pas pour l’honneur de votre pays, mais pour votre famille et vos amis qui ont été assassinés par Liénorr et ses troupes. Vous vous battez par vengeance, vous vous battez pour sauver votre vie et celle des autres. Alors, battons-nous ensemble, jusqu’à ce que la mort nous prenne la main pour nous mener dans l’au-delà. Jusqu’à ce que nos épées tombent, que ce soit pour gagner ou pour perdre, nous devons tous les tuer. N’ayez pas pitié. La pitié ne vous sauvera pas de votre haine envers eux. La pitié vous détruira peu à peu et vous rongera de l’intérieur. S’il vous plaît, mourrez pour une noble cause, pour votre cause. Ou vivez pour ceux que vous aimez. Ce n’est pas un choix qui vous attend là, mais le destin. » Un cri uni de la foule se fit entendre et tous levèrent leurs épées. Pendant ce temps, les soldats de l’armée ennemie s’étaient rapprochés et l’on pouvait entendre leur roi crier. Le bruit des sabots des chevaux se fit plus proche et le roi Edgar se retourna vers son destin et poussa un cri de guerre. Un cri noble et humain qui allait changer la face de leur pays et de la terre du feu. Finalement, les cheveux et les loups commencèrent à avancer. Lentement puis soudainement, le roi de l’armée de l’Est se lança dans la gueule de l’ennemi.
- Chapitre 2: L'île d'Entirr:
II L’île d’Entïrr La jeune fille aux cheveux blancs se réveilla et regarda autour d’elle. Elle était toujours dans cette chambre, sur une île qu’elle ne connaissait pas, qu’elle ne savait même pas comment elle avait fait pour y aller. Lorsqu’elle était arrivée ici, il y a quatre années de cela, elle avait trouvé que, contrairement à ce qu’elle avait pensé, leur voyage avait été très court. Elle se leva en soupirant et regarda, comme toujours, son bracelet de cuivre où, en fines lettres, étaient gravé son prénom : Aëllicia. Elle sourit puis décida de s’habiller afin d’être présentable. Enfin, elle sortit de sa chambre et se dirigea vers le salon. Carl Femn y était déjà ainsi que son fils, dont elle ne savait toujours pas son prénom. Elle haussa les épaules et aperçut aussi sa fille, une rouquine de l’âge d’Aëllicia ou un peu moins et habillée comme un homme. Celle-ci semblait ne pas trop apprécier leur hôte et elle ne lui adressait jamais la parole. Enfin, Aëll s’assit sur l’un des fauteuils et vit immédiatement que quelque chose n’allait pas dans le regard de Carl. Il ne tarda pas à se faire comprendre. « Après la mort de Farn, mon frère assoiffé de sang et complètement fou, il y a la mort de mon père Narco… Encore tué par ce dingue d’Olson ! ». Il soupira et regarda Aëllicia, les yeux emplis de haine : « Tout ça, c’est de ta faute Enfant Du Destin ! ». Il voulut s’approcher d’elle mais son fils l’en empêcha. Enfant Du Destin. Aëll s’était habituée à ce nom, mais elle se demandait toujours pourquoi, au cours de ces 4 dernières années, ils l’appelaient ainsi. Elle remercia le jeune garçon aux cheveux bruns de son père Carl d’un sourire er repensa à Olson. Elle se demanda s’il avait changé. Peut-être même qu’il était mort après tout ce temps passé. L’avait-il oublié ? Elle, non, elle pensait à lui chaque jour en méprisant tous ceux qui l’entouraient, surtout Carl. Sur ce, elle se leva pour aller dehors, en prenant soin de ne pas regarder la famille Femn. Une fois dans le couloir, elle courut jusqu’au jardin et s’y retrouva enfin à l’aise. Comme à chaque fois qu’elle venait ici, elle vit cette pente qui descendait jusqu’à cette grande étendue bleue, calme et mystérieuse. Elle écouta le son des vagues mais très vite, des bruits de pas se firent entendre. Elle se retourna vivement et vit le fils de Carl, avancer vers elle. Puis, il s’assit. Il y eut un long silence, mais finalement, la jeune fille daigna enfin parler : « Merci pour tout à l’heure... -Il n’y a pas de quoi ma mignonne, susurra-il en approchant les lèvres de son oreille -Je… Comment te nommes-tu ? Après toutes ces années, je ne sais pas ton prénom, ton père t’appelle toujours Femn… dit-elle en s’écartant prudemment de lui. -Aodren, répondit-il en se rapprochant d’Aëllicia. -C’est un très beau nom… murmura-t-elle. -Merci. Mais pas aussi beau que le tiens, Aëllicia » Il ne l’avait jamais appelé par son prénom. Elle lui sourit timidement avant de demander : « Que veut dire ton prénom ? Moi, en Ancien Elfe, il veut dire Espoir -Je sais. Moi, il veut dire Eau Royale… Ce n’est pas de l’Ancien Elfe mais de l’Ancien Nain plutôt… Ou Gnome, si tu préfères. Tu sais que tu es très belle ? Ajouta-il en s’approchant tellement d’elle que leurs épaules se touchaient. -Je… » Il n’eut pas le temps de dire quelque chose. Il lui tourna la tête, tendrement, et l’embrassa avec fougue. Au début, elle voulut se dégager mais il la tenait bien. Alors, elle joua le tout pour le tout et lui rendit son baiser. Le passé ressurgit. Aëllicia se demandait ce que c’était l’amour, surtout lorsqu’elle vit deux personnes du camp s’embrasser en cachette. C’était deux hommes. Elle en fut tellement dégoûtée qu’elle s’était enfuie en courant et elle était arrivée par hasard à l’endroit ou somnolait Olson. Elle eût alors une idée. Après tout, peut-être qu’embrasser était une chose agréable. Elle s’approcha du gnome et lui déposa un baiser sur les lèvres. Il se réveilla en sursaut mais elle eût le temps de se cacher derrière l’un des rochers non loin de là. Il n’avait donc jamais su qui l’avait embrassé ce jour-là et elle s’était jurée de garder le secret pour elle-même. « Aëll … » Elle n’avait pas vu qu’il avait arrêté et pas non plus vu qu’il avait mis sa main dans les cheveux blancs et soyeux. Elle lui sourit et en profita pour lui demander : « Où sommes-nous ? Et pourquoi me voulez-vous ? -L’île d’Entïrr… Et je ne sais pas trop pourquoi mon père te veut… Peut-être était-ce un cadeau pour moi ? » Il mentait, Aëll le vit dans son regard, il savait très bien pourquoi ils la voulaient elle. Il savait aussi pourquoi ils l’appelaient l’Enfant Du Destin. Mais elle était allée trop loin. Elle eut une autre idée. Elle l’entraîna derrière un buisson et lui caressa le visage. Puis, soudainement, elle bloqua la main sur sa bouche et sortit le poignard qu’elle avait pris à la sœur d’Aodren. Elle le plaqua sur le sol et se mit à califourchon sur lui, le poignard pointé sur sa gorge. Elle vit une goutte de sueur apparaître sur le visage du jeune homme et elle lui demanda une nouvelle fois : « Que me voulez-vous » Elle avait enlevé la main de sa bouche. Il aurait pu hurler mais il ne le fit pas, il se contenta de sourire et de dire : « Ce n’est pas pour mon père… Il a été chargé d’une mission, c’est pour quelqu’un d’autre, un type supérieur à Carl, sans doute. Il est venu, une fois, alors que tu n’étais pas encore là. Je l’ai vu, du moins, sa silhouette. Il est de taille moyenne et assez mince, il porte toujours un long manteau et avait le visage caché. Il avait la voix d’un jeune homme et les yeux froids. Il veut faire quelque chose pour changer la face du Monde Oublié… Je… C’est tout ce que je sais. » Elle le relâcha, satisfaite et prit Aodren par le col afin de le relever. Elle lui murmura : « Merci, mais tâche de ne rien dire de cette entrevue à qui que ce soit. Sinon, tu peux t’enterrer à l’avance ». Elle rangea son poignard et partit en courant dans la maison. Je me suis fait berner par une fille de 14 ans, songea-t-il, je suis vraiment le plus nul de ma famille, j’ai 19 ans et je suis toujours aussi inutile. Il baissa la tête et vit que quelqu’un l’observait. Il était de taille moyenne, assez mince, le visage caché par une capuche. Aodren comprit immédiatement le danger qu’il courait. Il essaya de s’enfuir mais l’homme lui barra le passage et daigna enfin montrer son visage. Il avait des cheveux châtain foncé et des yeux noirs. Il sortit sa dague et voulut tuer Aodren. Mais à ce moment-là, Carl entra dans le jardin et l’homme disparut aussi vite qu’il était apparu, après avoir murmuré : « On se retrouvera Aodren Femn, traître de sa famille et de son camp… » Aëllicia avait décidé d’établir un plan de fuite. Malheureusement, elle ne savait même pas comment elle était arrivée ici. Elle courut demander à l’une des servantes du manoir et celle-ci lui répondit qu’il utilisait deux moyens : le cheval et la magie du miroir. Elle avait aussi rajouté qu’il aimait alterner pour effacer les pistes. Finalement, Aëllicia ne se trouva pas bien avancée. Non seulement elle ne connaissait pas la magie du miroir, mais en plus, elle n’avait pas de cheval, ni de bateau. Elle entreprit donc de chercher des indices plus précis sur cet homme étrange. Elle se demanda ce qu’il voulait changer dans ce monde, et si ce serait mieux ou moins bien que maintenant. Elle se demanda aussi, plus que n’importe quelle question, ce qu’elle venait faire ici, elle, l’Enfant Du Destin selon les Femn et une petite fille douée selon Olson. Elle soupira à la pensée de ce dernier et décida de faire sa première recherche la nuit même. Elle devait être couchée depuis trois heures au moins et le silence régnait dans le manoir. Elle se leva en silence et se dirigea sans bruit vers la porte et, grâce aux longues heures d’attente, les yeux ouverts dans le noir, elle parvint à voir où elle marchait. Elle sortit sans le moindre plissement de robe et se retrouva dans le couloir. Puis, elle alla droit à la bibliothèque. Malheureusement, la porte, comme chaque nuit, était fermée à clé, sûrement parce que Carl y tenait beaucoup. Cela voulait bien dire qu’il cachait quelque chose, même à ses propres enfants qu’il ne laissait même pas entrer dans cette partie du manoir. Elle trouva une aiguille dans sa poche et enleva le bout de fil qui y était resté. Puis, elle inséra l’objet dans la serrure et, après quelques minutes d’essais, elle y parvint enfin. Elle poussa la porte qui grinça et combla le silence de la maison et enfin, après avoir regardé si personne ne sortait de sa chambre, elle entra dans la mystérieuse bibliothèque. Ce qu’elle vit là l’effraya. Elle n’avait jamais vu autant de livres et elle était sûre que cet endroit réunissait la totalité des livres du Monde Oublié et peut être même certains du Nouveau Monde. Elle resta sans voix et immobile un moment avant de se décider à vraiment s’avancer parmi les étagères de la pièce. Cette nuit-là, elle ne trouva presque rien qui l’intéressait. Elle avait tout d’abord cherché s’il n’y avait pas un registre renfermant tous les titres des livres, mais elle n’avait pas trouvé. Il devait être dans une autre pièce. Elle s’était donc aventurée au hasard et n’avait trouvé qu’un livre, peut-être intéressant : La Légende Du Monde Oublié. Elle n’avait même pas eu le temps de trouver des informations car l’aube devait approcher dans moins de deux heures. Elle avait enfin fermé la porte de la bibliothèque, le livre en main et s’était jeté dans son lit. La nuit suivante, elle se dit qu’elle devrait rester là, à lire le livre, en espérant que chaque lettre lui apporterait un peu plus de précisions. Après avoir lu quelques pages, elle trouva enfin quelque chose d’intéressant : « CE SONT SES CHEVEUX BLANCS QUI ONT FAIT D’ELLE LA DESTINEE. C’EST ELLE QUI DEVAIT MONTER SUR LA PIERRE. » Elle retint son souffle et chercha plus de précisions. Çà et là, il manquait des pages, les mots étaient effacés ou alors, il y avait des taches ainsi que des déchirures. Finalement, elle abandonna à cause de sa fatigue à alla se coucher. Le lendemain soir, elle reprit ses recherches de plus belle, toujours dans ce livre étrange et au bout de quelques heures, elle trouva cette inscription : « ELLE DEVRA ETRE SACRIFIEE PAR LE SANG LUI-MEME… ELLE DEVRA ETRE TUEE AVEC LA FILLE AUX CHEVEUX ROUX…» Cette fois, elle en eut le souffle coupé. Elle referma le livre et comprit. Mais il y avait un problème. A quoi servait Aodren dans ce sacrifice ? Et pourquoi ce devait être une rouquine ? Tant de questions qui tournaient dans sa tête qu’elle faillit s’évanouir. Mais elle reprit contrôle d’elle-même et se calma. Elle en savait trop. Trop pour deux nuits de recherches. Mais il lui manquait un élément. Un élément et elle saurait. Tout. Ou presque. Certes, il lui manquait le lieu et la date mais c’était des détails et si elles ne les savaient pas, cela avait peu d’importance. Et puis, ce livre, comme l’indiquait le titre, n’était que la légende, peut-être n’était-ce pas réellement ça qu’ils voulaient faire… Elle songea un instant et Aodren et à son baiser. Peut-être est-ce la Destinée…songea-t-elle. Elle se réveilla au beau milieu de la nuit. Elle toucha ses cheveux roux et eut tout de suite envie qu’ils soient d’une autre couleur. Certes, son père ne lui avait rien dit, mais elle avait deviné toute seule. Elle avait une place importante dans le changement du Monde Oublié, et sûrement à cause de ses cheveux. Depuis le jour où il avait accueilli l’homme encapuchonné chez eux, il semblait plus distant avec ses enfants et il se mit lui aussi à détester la couleur des cheveux de sa fille. Auparavant, il les aimait beaucoup. Mais cette époque-là était finie. Quelques fois, elle entendait son père pleurer et prier les Anciens Dieux et elle le prenait en pitié. Mais ce n’était qu’à ces moments-là. Ensuite, il avait amené cette fille à peine plus âgée qu’elle, ici et désormais, elle redoutait le futur. La rouquine se leva et voulut immédiatement tuer cet homme. Malheureusement, c’était un guerrier accompli, qui avait tué de nombreux ennemis. Elle, n’en avait tué aucun. Elle soupira et voulut voir son frère. Elle ne savait pas quelle place il allait prendre dans ce moment qui allait changer la face du Monde Oublié. Elle redoutait le pire mais essaya de ne pas y penser. Dernièrement, elle se demanda pourquoi il fallait faire un sacrifice pour tout changer. Puis, elle sembla comprendre. Mais elle se dit que c’était impensable. Elle n’était pas faite pour être quelqu’un d’important dans ce monde qu’elle jugeait affreux. Et Aëllicia ne semblait pas être non plus une personne comme ça. La jeune fille sortit donc de sa chambre et commençait à se déplacer lorsqu’elle vit l’arbre généalogique dans le couloir. Elle s’arrêta un instant et regarda son nom : Danaë. Il y avait une image d’elle lorsqu’elle était un bébé et son frère, lui, n’en avait pas du tout. Elle soupira et regarda la plus vieille génération de l’arbre. C’était le grand père de Narco, son propre grand-père. Il se nommait Elkei Shtain et sa femme portait le nom de Laïla Femn. Danaë n’avait jamais porté un très grand intérêt pour sa famille. Non pas qu’elle ne l’aimât point, mais plutôt qu’elle trouvait sa famille un peu étendue et qu’elle n’avait pas la moindre envie de connaître tout le monde. Pourquoi ? Elle ne le savait pas. Elle aimait la solitude, c’était peut-être pour cela. Elle haussa les épaules et continua de marcher dans le couloir. Enfin, elle arriva devant la porte de la bibliothèque. Là, elle vit que la porte était ouverte. Son père avait-il oublié de la fermer ? Elle regarda à l’intérieur et vit Aëllicia, chercher des livres. Elle en avait déjà étalé pas mal sur le sol. Danaë ne s’étonna même pas de la voir ici. Elle rentra silencieusement à son tour et dit assez bas : « Aëllicia ? Tu fais quoi ? » La jeune fille tressaillit et se retourna vers Danaë, le poignard à la main. Lorsqu’elle la vit, elle la regarda avec méfiance et lui demanda : « Et toi, que fais-tu ici ? » La rouquine soupira et jeta un œil sur les livres posés sur le sol. Elle put voir quelques titres comme : Le Pouvoir Sans Limites ; La Mort pour la Vie ; Le Monde Oublié et sa fin ; la Prophétie de la Destinée. Elle n’eut pas le temps d’en lire d’avantage car Aëll pointa son poignard sur son cou et lui siffla : « Réponds à ma question ! -Je me suis réveillée, je me suis promenée dans le couloir et j’ai vu la porte de la bibliothèque ouverte. Ensuite, je suis rentrée ici. » Aëllicia rangea son poignard et soupira. Elle se méfiait de tout le monde depuis qu’Aodren lui avait dit tout ce qu’il savait. Finalement, c’est Danaë qui lui retourna la question : « Et toi ? demanda-t-elle bien qu’elle sache déjà la réponse -Je…, souffla-t-elle en hésitant, je cherche des informations sur moi… et toi… ainsi que ton frère. » La jeune fille aux cheveux roux la regarda et finit par dire : « Après tout, je suis aussi concernée n’est-ce pas ? Alors continuons les recherches ensemble ou j’alerte la maison que tu es là… » Aëll sembla hésitante. Après tout, une aide de plus ne me ferait pas de mal, songea-t-elle. Le regard de la jeune fille s’éclaircit et elle lui dit en souriant : « Bien sûr, tu peux m’aider à chercher si tu veux ! Il n’y a pas de soucis ! » Danaë sembla surprise par cette confiance soudaine mais elle essaya de ne pas y prêter attention. Elle hocha la tête et entreprit les recherches.
Voilà, j'éditerais pour mettre la suite, si vous aimez bien C= |
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